La dépendance à l’alcool et ses origines émotionnelles
Les dépendances et les addictions sont des moyens pour se débarrasser de, éviter, noyer, enfumer, étouffer, anesthésier…des blessures et ses états émotionnels les plus profonds. Elles sont une tentative de protection ou une parade.
L’arbre qui cache la forêt
La dépendance silencieuse à l’alcool se constate lorsqu’in individu perdu la liberté de s’abstenir de consommer de l’alcool. Lorsque boire de la bière quotidiennement (par exemple) est devenu un comportement banalisé, naturel, réflexe, automatique, et faisant partie intégrante du mode de vie. La dépendance silencieuse se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance.
La dépendance à l’alcool est bien souvent un symptôme de « l’arbre qui cache la forêt ». Elle est une problématique psychique et globale, et pas seulement une problématique physiologique. L’alcool est pris comme substance anti-dépressive, mais pourtant cette substance provoque à terme une dépression (qui parfois ne dit pas son nom).
Fonctions symboliques de l’alcool
Qu’il soit social, récréatif, conforme à des habitudes de groupe, désinhibiteur (fonctions de surface), l’alcool permet d’évacuer momentanément du bagage émotionnel souvent invisible, lourd mais toujours bien présent dans l’inconscient. L’alcool vient souvent masquer une image de soi jugée défaillante, dévalorisée –avant qu’elle ne réapparaisse encore et encore– imposant indéfiniment le geste de boire.
Il suffit parfois d’un épisode malheureux et mal digéré, de souffrances réprimées et de blessures mal cautérisées pour développer cette dépendance pernicieuse. Toutes les classes sociales et tous types de profils sont touchés.
Origines émotionnelles
En thérapie, on trouve les ressorts de fond et on exprime les douleurs psychiques, enkystées…que l’on cherche à noyer dans l’alcool. Ce qui revient le plus souvent :
- sentiment de culpabilité (suite à une rupture, échecs personnels, professionnels, relationnels…)
- insécurités de longue date, perte de confiance en soi, dévalorisation
- tristesse (due à la perte d’un proche, traumas, chocs émotionnels, maladie…)
- ennui, manque de sens, de direction ou de projets stimulants, entourage toxique
- anxiétés et angoisses non traitées (voire pathologies non détectées type TDHA, trouble borderline etc…)
- désir d’être aimé et reconnu
- insatisfaction chronique
- désir de fuir des responsabilités affectives et physiques
- compensation du manque d’un parent absent, distant, ou peu disponible pendant l’enfance/adolescence
- difficulté à « être vrai », authentique et à trouver sa place dans la vie
Renaître à soi-même et traiter
Les thérapies brèves, la thérapie interpersonnelle, la thérapie cognitivo-comportementale sont à privilégier dans les dépendances à l’alcool. Le suivi par un médecin psychiatre est indispensable en raison des risques de complications physiques dues aux addictions.
Sur plusieurs séances on entreprend un travail centré sur la compréhension de soi. Tout l’enjeu est de repérer ce qui reste actif vivant, de retrouver des faisceaux de créativité, des moteurs, des leviers d’actions efficaces qui font sens, redonner goût aux petits engagements et aux petites victoires quotidiennes. Pour progressivement réhabiliter l’estime et l’amour de soi…