L’addiction aux réseaux sociaux.

Auparavant, les addictions étaient surtout liées à des substances : le sucre, l’alcool, la nicotine, les narcotiques et autres… En moins de 10 ans, le phénomène grandissant des addictions comportementales a fait son entrée dans nos vies.

La promesse des réseaux sociaux était initialement la mise en relation, de faciliter le partage d’infos, ou de photos. Mais rapidement de nouveaux modes de communication sont apparus et nos comportements se sont peut-être mis à dévier

Nous les consultons des centaines de fois par jour et ils ont un impact réel sur nos fonctionnements profonds.

La quête du lien exacerbée.

L’homme est un animal social. Nous recherchons à communiquer avec les autres et à être connectés. La quête du lien est un comportement ancestral. 

Les 18-35 ans ont en moyenne 8 applications dédiées aux relations sociales dans leur smartphone. Certains passent plus de 3 heures par jour à les consulter, du lever au coucher, partout, à tout moment de la journée..  Pourquoi ? Parce que leur usage active massivement le circuit de la récompense dans le cerveau. Les interfaces que nous consultons au quotidien activent systématiquement le circuit de la dopamine et nous  y devenons véritablement accro. 

La fabrique à comportements compulsifs.

Comme tu le sais déjà, ces interfaces capturent notre attention de façon très efficace. Leur design, les fonctionnalités et notifications nous poussent à revenir. Et plus on va sur les réseaux, moins notre cerveau pulsionnel n’a de répit. Le système lymbique (cerveau émotionnel) est sur-stimulé, puis il prend le dessus sur le cortex préfrontal (cerveau rationnel). C’est cela qui nous pousse à réagir à chaud, à juger, à commenter…souvent sans observer ni analyser.

Ce cocktail harassant pour le cerveau aurait un coût cognitif : il raccourcirait le circuit de nos connections neuronales. Il a été mis en évidence que l’usage excessif des réseaux est associé à des changements dans le circuit de la récompense. Contrairement à la TV, les réseaux sociaux offrent ce qu’on appelle des « récompenses variables ».  Explication : en tant qu’utilisateur on ne sait jamais combien de likes ou d’ajouts d’amis, de messages on va trouver en ouvrant une appli sociale. De même, on tombe à chaque fois sur une profusion de contenus différents. C’est comme un kinder surprise permanent !

Interférences et saturation cognitive.

Les anthropologues et les psychologues étudient depuis des années les détériorations induites de notre santé mentale. De nombreux experts pointent des mutations profondes et insidieuses des comportements. 

Dans l’ouvrage « the distracted mind » 2 professeurs américains en neurologie et en psychologie explorent l’impact des « interférences » sur nos cerveaux et nos comportements. Ils expliquent pourquoi nos cerveaux anciens, pas du tout faits pour le multitasking, sont saturés. L’ergonomie des réseaux sociaux omniprésents dans notre quotidien et la philosophie de ceux qui les créent nous modèlent et nous mettent presque dans une position d’asservissement. 

De plus, les sollicitations permanentes affecteraient notre cognition, notre travail et nos relations. Ce bouhaha constant dégraderait nos perceptions, influencerait notre langage, entraverait nos prises de décisions. Cette saturation affecterait notre capacité à mémoriser, raisonner en profondeur et à résoudre des problèmes complexes…

Les effets sur la concentration.

Avec toutes nos sources de notifications différentes (mail, Slack, sms, Whatsapp, Insta, pour certains les apps de rencontres, nos réseaux nous ont habitué à papillonner, à nous disperser.

Ces habitudes deviennent en quelques jours des comportements ancrés, qui à la longue entrave réellement notre capacité à prêter attention aux choses, et aux gens. C’est donc à la fois notre capacité d’attention qui est mise à mal… et peut-être même notre empathie

Les effets sur nos relations IRL. 

 La véritable écoute ne serait plus la norme. plus de 80% des Français regardent leur smartphone en compagnie de proches.  L’hyper connexion chamboule nos relations car l’autre n’est plus l’objet de toute notre attention. Il suffit d’observer les couples dîner au restaurants…

L’écoute aurait changé. Elle serait désormais partielle, incomplète et distraite. L’écoute semble être vécue par certains comme une perte de temps. 

Rétablir un équilibre.

Les réseaux chahutent nos cerveaux et l’addiction qu’ils procurent modifient nos comportements, c’est avéré. La bonne nouvelle c’est que nous avons la capacité et le pouvoir d’en limiter leur impact, en rétablissant une forme d’équilibre.

  • Le contact avec les autres dans la vraie vie, avec un smartphone hors de notre vue et en silencieux. Le souhait véritable d’écouter ce que les autres ont à nous dire, s’intéresser à eux, poser des questions.
  • S’octroyer quelques balades dans la nature, dans des parcs, loins du brouhaha digital, loin des écrans.
  • Le sport régulier : moyen redoutable pour doper ses capacités de concentration, sécréter de la dopamine en masse, et réguler sa biochimie.
  • La cuisine, les activités manuelles et créatives ou la méditation peuvent également à nous aider à réduire la surcharge cognitive. 

L’objectif serait de s’imposer toujours plus de moments sans les réseaux, voire sans notre téléphone (l’éteindre et le ranger?). De la même manière que plus on consulte les réseaux, plus on y revient, l’effet inverse peut se produire, si on apprend à s’en passer toujours plus.

Plus facile à dire qu’à faire? Je t’accompagne si tu souhaites rétablir ton équilibre. Discutons-en.